SALINA, DE LAURENT GAUDE

Mon avis

❤ Attention ! Coup de cœur

J’ai toujours du mal à parler des livres qui m’ont vraiment plu. Peut-être parce que l’émotion due au coup de cœur est tellement puissante que la prise de distance nécessaire à une chronique est impossible. Peut-être parce qu’il y a quelque chose de magique, d’ineffable dans ces œuvres.

Pourtant, je tiens à vous en parler tout de suite, à tenter de vous transmettre un peu de ce bonheur qu’est ma découverte de ce livre. Attendre pourrait fausser les mots.

Laurent Gaudé nous conte ici l’histoire de Salina, ou plutôt la fait conter à son fils Malaka “fils de l’enigme”. Salina. Enfant des Dieux ou du désert. Fille désirée, donnée, humiliée, maltraitée. Femme forte, vengeresse, solitaire. Mère aimante. Salina que son village a bannie à trois reprises. Salina est un cri. Un cri d’injustice, un cri d’amour, un cri de défense et puis d’attaque.

Et que dire de l’amour que le jeune Malaka porte à sa mère ?! Je n’avais pas vu une telle force d’amour filial depuis La Promesse de l’aube de Romain Gary.

Retrouver la merveilleuse écriture de Laurent Gaudé est déjà en soit un moment de joie intense. Mais cette histoire !

Entre contes et légendes, la vie de Salina est dure à lire par sa violence. Et pourtant on s’attache dès les premières pages à cette figure poétique, mythique, puissante… J’ai eu tout autant envie de dévorer ce livre que de prendre mon temps.

Si cette chronique n’est pas bien claire, je m’en excuse. Mais, bien que vous n’ayez pas tout compris, si vous avez confiance en mes lectures, allez-y !

« J’ai satisfait les plaisirs du fils, on me congédie. Ils m’ont appris à saigner. Je vais leur apprendre à pleurer.

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Salina, de Laurent Gaudé
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Salina, les trois exils – Laurent Gaudé
Editeur : Editions Actes sud, 2020
Prix : 6,90€ (en format poche)

La 4ème de couverture

Qui dira l’histoire de Salina, la mère aux trois fils, la femme aux trois exils, l’enfant abandonnée aux larmes de sel ? Elle fut recueillie par Mamambala et élevée dans un clan qui jamais ne la vit autrement qu’étrangère et qui voulut la soumettre. Au soir de son existence, c’est son dernier fils qui raconte ce qu’elle a été, afin que la mort lui offre le repos et que le récit devienne légende.

Renouant avec la veine mythique et archaïque de «La Mort du roi Tsongor», Laurent Gaudé écrit la geste douloureuse d’une héroïne lumineuse, puissante et sauvage, qui prit l’amour pour un dû et la vengeance pour une raison de vivre.

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