DIRTY WEEK-END, DE HELEN ZAHAVI

Mon avis

C’est une histoire violente

Celle des agressions quotidiennes que les hommes font subir à la discrète Bella.

C’est une histoire violente

Celle d’une société “marche ou crève”, une société formée de deux clans : les loups et les agneaux, les agresseurs et les victimes. Faites votre choix !

C’est une histoire violente

Et pleine de haine. Une haine que je n’atteins pas encore, que je n’ai jamais atteinte, malgré de multiples raisons.

C’est une histoire violente

Et parfois j’en suis restée distante, simple spectatrice.

C’est une histoire violente

Parce qu’elle remet en question mon rapport au monde et éclaire mon malheureux conditionnement à la soumission. Cette impression au creux de moi que l’homme gagnera toujours.

C’est une histoire violente

Et pourtant, progressivement, elle m’est devenue nécessaire.

C’est une histoire violente

Mais si elle a fait l’objet d’une demande d’interdiction au Parlement de Londres pour immoralisme, ce n’est pas pour tout ça. Non. C’est parce que Bella décide un jour qu’elle ne veut plus être un agneau. C’est parce que l’agneau s’est transformé en prédateur et parce qu’il est devenu violent.

Et il ne faudrait pas que cela donne des idées à d’autres agneaux !

Dans Dirty week-end, Helen Zahavi ne promeut pas la violence, elle la dévoile. Et elle pose une question : et si la peur changeait de camp ?!

“Qu’ils tremblent quand on marche derrière eux. Qu’ils pressent le pas, qu’ils enfoncent la tête dans les épaules et se dépêchent de rentrer chez eux à la nuit tombée. Filez chez vous, chiens. Détournez le regard quand on passe. Que la peur s’approche à pas de loup et vous souffle dans l’oreille…”

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Avis sur Dirty week-end, d'Helen Zahavi
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Dirty week-end – Helen Zahavi (trad. Jean Esch)
Editeur : Editions Libretto, 2019
Prix : 8,90 €

La 4ème de couverture

Bella en a assez. Bien que discrète, elle ne supporte plus le voyeurisme de son voisin, la main baladeuse de son épicier de quartier. Elle ne supporte pas davantage les comportements malsains que génère la promiscuité de son train de banlieue aux heures de pointe.

C’est alors qu’elle décide par un beau matin, elle si discrète, de mettre un terme à ces conduites de la manière la plus radicale qui soit : l’élimination de tous ces mâles déviants. Devenue tueuse en série, Bella y prendra un plaisir jusque-là insoupçonné… Les rôles seront dès lors inversés. Roman d’une violence rare sur les rapports de domination, il sera le dernier livre de littérature à faire l’objet d’une demande d’interdiction pour immoralisme à la Chambre des Lords lors de sa parution en 1991.

Il est adapté au cinéma par Michael Winner en 1993.

À lire sur la thématique des violences envers les femmes