Frankenstein, de Mary Shelley

Mon avis

Dans un récit composé de trois histoires enchâssées, la véritable histoire de Frankenstein et de son monstre conte les atrocités que n’importe quel homme peut être amené à faire dans l’illusion de pleine puissance.

Elles sont nombreuses les thématiques soulevées par Mary Shelley ici : science et morale, création et déshumanisation, injustice et peine de mort. Avec un style légèrement suranné certes, et quelques réflexions un brin naïves, Mary Shelley trouve le bon sens de questionner les frontières de l’humanité. Tout ceci conté principalement par un professeur Frankenstein in-sup-por-ta-ble d’égocentrisme et d’inconséquence. 

Et quand Môsieur Frankenstein se présente lui-même comme un esprit “moyen”, comment ne pas comprendre l’avertissement de l’autrice : nous pourrions tous devenir monstrueux.

Réalisant le rêve de tout alchimiste, ce professeur un peu (très) fou et complètement amoral, se saoule du pouvoir de la découverte et enchaîne, sans recul aucun, avec une rapidité frénétique, son œuvre infernale. Personnellement je ne peux pas m’empêcher d’y voir une peur de la modernité, de l’ère industrielle dans laquelle vit Mary Shelley. Comment ne pas voir ses personnages fuir la ville, la foule, le mouvement ? De mon point de vue le retour à la Nature s’associe au retour à une nature humaine bienveillante.

C’est indéniablement un classique à lire. 

Pour ne rien gâcher, ce roman est l’œuvre d’une jeune femme, l’un des premiers récits d’horreur, voire de science-fiction pour certains. Qui a dit que je n’aimais pas la science-fiction ?!

N’ayant plus trop de budget livre pour janvier, j’avais prévu de lire l’édition numérique gratuite (tombé dans le domaine public) mais la traduction était tellement mauvaise que j’ai préféré acheter l’édition 12-21 chez ma libraire Le Passeur.

Petite question pour les lecteurs de livres numériques : quelle maison d’édition aimez-vous lire sur vos liseuses/tablettes ?

« (…) malheur à celui qui aspire à devenir plus grand que sa nature ! »

La 4ème de couverture

16 juin 1816. L’orage gronde. Dans une ville cachée au milieu des arbres, sur les bords riants du lac de Genève, une petite société s’ennuie. Il y a deux poètes, Byron et Shelley, leurs compagnes, Claire et Mary, un médecin, Polidori. On se raconte d’horribles histoires, selon la mode du temps. On décide même d’en écrire. Dans la nuit, la jeune Mary – elle n’a pas encore 19 ans – ne peut dormir : elle rêve d’un hideux fantasme d’homme. Quelques jours plus tard naissent Victor Frankenstein et sa créature. Récit d’une inquiétante nouveauté, vite porté à la scène, très souvent ensuite à l’écran. Devenu si mythique que, dans l’esprit du public qui a oublié Mary Shelley, le créateur et sa créature se sont confondus.

Editions 12-21

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Avis lecture Frankestein
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Frankenstein – Mary Shelley (traduction : George Cuvelier et Eugène Rocartel)
Editeur : Editions 12-21
Prix : 3,99€

À lire sur la thématique de la violence sociétale