Normalito, de Pauline Sales

Ne sommes-nous pas tous normaux ?

Normalito c’est le cheminement d’un petit garçon de 9 ans, bientôt 10. Lucas a peur de la différence. Ou plutôt il la déteste. Il a peur de disparaître face à elle, cause de trop de normalité. Lucas sent qu’on attend plus de lui que d’être un élève normal, un élève moyen, sans surprise. Et, confondant tout en un seul sujet,  il commence à jalouser toute différence qui pourrait attirer à lui les regards intéressés, bienveillants, approbateurs des adultes. Ces regards qui, dans son école, semblent être accordés à tous les élèves “différents” : les dyslexiques, les allophones, les élèves à “haut potentiel”, les élèves pauvres aussi.

Alors Lucas invente un superhéros : Normalito.

“Qu’est-ce qu’il fait normalito ? a demandé la maîtresse.
Il rend tout le monde normaux.
Mais alors ce n’est pas un superhéros.
Bien sûr que si.”

Petit à petit, Lucas découvre qu’être “différent” c’est pas toujours si chouette que ça. Et puis qu’au final, différent, on l’est tous pour quelqu’un. Et que sous la différence pointée du doigt, il y a une personne normale aussi.

“I’m also just a girl standing in front of a boy asking him to love her”

Pauline Sales, l’autrice de cette pièce, profite de la voix innocente d’un enfant pour dire la peur de l’autre, l’incompréhension. Et ouvrir à nous ces deux grandes questions : qu’est-ce que la normalité ? qu’est ce que la différence ?

Du théâtre jeunesse, très court mais intense, qui mériterait d’être vu et lu par les adultes.

Et pour celles et ceux qui cherchent une dramaturge à découvrir, je peux maintenant vous conseiller Pauline Sales.

“Qu’est-ce qu’il fait normalito ? a demandé la maîtresse.
Il rend tout le monde normaux.
Mais alors ce n’est pas un superhéros.
Bien sûr que si.”