Big Sur, de Jack Kerouac
Mon avis
Une autobiographique qui vous plombe bien !
Nous sommes en 1958, Jack Kerouac sâest fait connaĂźtre par son roman Ă succĂšs Sur la route. Du coup, câest la folie Ă lâamĂ©ricaine, il fait la fĂȘte en permanence, les gens le harcĂšle pour passer du temps avec lui, sâinvitent chez sa mĂšre⊠Jack Kerouac perd pied.
Son ami Monsanto (jâai pas arrĂȘtĂ© de tiquer sur ce nom) lui propose de se retirer dans son bungalow de Big Sur, seul et en pleine nature. Histoire de se ressourcer. Ce quâil fait. Pendant 3 semaines. Et puis tout dĂ©rape.
Lâauteur, au centre du texte, tombe dans un fameux mĂ©lange dâalcoolisme et de dĂ©pression tirant de plus en plus au fil des pages vers la paranoĂŻa aiguĂ«. On sent les tourments de lâesprit. On vit les tourments de lâesprit ! Câest intĂ©ressant, câest extrĂȘmement bien Ă©crit, au bout dâun moment câest chiant. Kerouac nâen finit pas de sombrer, par vague, toujours plus profond. Il nây a pas de tsunami de dĂ©pression, les choses se mettent en place trĂšs, trĂšs lentement (mais sĂ»rement), Ă coup de mauvaises dĂ©cisions, vers le fond du gouffre, qui nâen finit pas de se rapprocher⊠câest lourd ! mais louuurd !
Bref, jâai souffert.
MĂȘme si je reconnais que câest sĂ»rement la façon la plus juste de parler de dĂ©pression, ces choses lĂ ne sâinstallent pas dâun coup. Et Jack Kerouac a du gĂ©nie pour vous faire ressentir cet Ă©touffement.
Il y a aussi de la drogue, de la prostitution, de la pĂ©dophilie, bref lâunivers beat est complĂštement dark. Je reste gĂȘnĂ©e par des propos pour le moins homophobes. Quand on voit Ă quel point il est lui-mĂȘme proche de ses amis (au point de partager leurs Ă©bats) on se demande pourquoi tant de haine des hommes qui sâaiment entre eux.
Cette lecture mâa beaucoup plu au moins pour ces 100 premiĂšres pages, aprĂšs je lâai vraiment trouvĂ©e dure. Ăa m’a par contre convaincue de lire Sur la route, ancrĂ©e sur une pĂ©riode de sa vie un peu moins depress, un peu plus aventureuse !
« Et pour autant que j’en puisse en juger, le monde est trop vieux pour que nous puissions en parler avec nos mots actuels. »
La 4Ăšme de couverture
Le hĂ©ros de ce roman, Jack Duluoz ou Ti Jean, n’est autre que Jack Kerouac, l’auteur de Sur la route. Au bord de la folie, le Roi des Beatniks cherche Ă fuir l’existence de cinglĂ© qu’il a menĂ©e pendant trois ans et part pour San Francisco. Il se rĂ©fugie au bord de la mer, Ă Big Sur, dans une cabane isolĂ©e. AprĂšs quelques jours de bonheur passĂ©s dans la solitude Ă se retremper dans la nature, Duluoz est Ă nouveau saisi par le dĂ©sespoir et l’horreur. Aussi revient-il Ă San Francisco oĂč l’attendent le monde, les beatniks, l’Ă©rotisme. Mais il ne retrouve pas la paix pour autant.
Editions Folio
Big Sur – Jack Kerouac (trad. de Jean Autret)
Editeur : Editions Folio, 1979
Prix : 8,60âŹ