NE M‘OUBLIE PAS, D’ALIX GARIN

Évidemment, j’ai pleuré.

Cette bande dessinée, je l’ai vue passer chez plusieurs d’entre vous depuis sa sortie et je savais qu’elle me plairait.

C’est l’histoire de Clémence et de son amour pour sa grand-mère, Marie-Louise. C’est l’histoire de Marie-Louise qui, atteinte de la maladie d’Alzheimer, se perd dans un monde aux traits incertain, entre hier et aujourd’hui.

En ce moment, Marie-Louise a vingt ans, peut-être moins. Elle est attendue par ses parents et doit rentrer vite-vite chez elle avant qu’ils ne s’inquiètent. Alors Marie-Louise fugue de l’institut spécialisé. Et l’institut menace de ne pas pouvoir la garder sans médication.

Vous savez une « médication douce« …

Un jour que Clémence rend visite à sa grand-mère, elle la retrouve prostrée, sur une chaise, dans son pyjama, la bave au coin des lèvres. La situation est insoutenable. Clémence décide de l’enlever pour l’amener chez ses parents, dans sa maison d’enfance dont elle parle tant.

Un dernier road trip.

Il y a des notes d’humour dans ce récit. Il y a des crises de colère, de panique. Il y a des souvenirs et des oublis qui vous arrachent les tripes… mais il y a surtout beaucoup de douceur et de tendresse.

Dès les premières pages, pour partie autobiographiques, pour partie universelles, Alix Garin parvient à nous faire ressentir la tristesse, la détermination et la peur. Le traitement des émotions est fin. La couleur et le trait sont doux. Le découpage scénaristique est une merveille. La fin est à la fois belle et tragique. Parfait.

Enfin…un peu fantasque tout de même cette fin. Surprenante dans un récit qui montrait pourtant une grande authenticité. Ça se finit un peu trop bien. Mais en même temps, cela pouvait-il en être autrement sans définitivement nous briser le cœur ?

Dans un monde où Alzheimer est devenue l’une des plus grande menaces de la vieillesse, cette bande dessinée ne peut que faire écho en vous.

À lire et à partager.