MONTAGNES RUSSES, DE GWENOLA MORIZUR ET CAMILLE BENYAMINA

Les Montagnes russes, c’est ce que l’on subit dans un parcours de PMA (Procréation Médicalement Assistée).

C’est un morceau de vie où tout vous échappe, où vous devez vous fier à la médecine, à autrui, pour un projet si intime. Confier totalement votre corps et votre avenir à la science. Y croire à tout prix (« sinon ça sert à rien ») mais ne surtout pas trop y penser (des fois que ça jouerait sur la fertilité 🙄).

Les Montagnes russes c’est ce que nous font vivre les hormones (en cachet, en injection ou en ovule). Des émotions difficiles à gérer. Et surtout des faux symptômes : la poitrine qui augmente, le mal de ventre, de bas du dos, la nausée, la fatigue, la migraine. Tout ça ne veut plus rien dire.

Les Montagne russes c’est quand on te dit « on va y arriver ! Y a pas de raison ». Et que 3 ans après « il faut vraiment arrêter là Madame, Monsieur, ça n’a plus aucun sens. Et ça coûte cher à la sécu ».

Les Montagnes russes c’est l’histoire de Marie-Dominique (aka Aimée) qui arrive au bout de ses tentatives médicalement assistées, au bout de ses chances, et qui ne parviendra pas à avoir un enfant.

C’est l’histoire de Jean-Jacques (aka Jean) qui souffre aussi dans l’ombre, de ne pas connaître cet être tant désiré, de voir sa femme y perdre son énergie, sa joie, sa santé et de se sentir totalement inutile, à ses côtés. Mis de côté. Dépossédé de ce qui est pourtant un projet de couple.

C’est l’histoire de deux êtres qui s’aiment très fort – et croyez-moi, il faut s’aimer follement pour survivre à la PMA.

C’est aussi l’histoire de Charlie, mère célibataire, qui peine à s’en sortir. Qui n’a pas choisi, pas voulu une situation familiale qui lui est une charge phénoménale. Mais veut pourtant être présente et aimante pour ses enfants.

Montagnes russes de Gwénola Morizur et Camille Benyamina, c’est ça. C’est l’amour qui est plus fort que tout. Malgré tout.

Je n’aurais pas cru trouver tout ça en si peu de mots, en si peu de pages. Une histoire vraie, partagée mais non vécue par les autrices. Et pourtant, si justement traitée.

Il y a un point sur lequel je ne saurais me positionner : parle-t-elle autant à celleux qui ne l’ont pas vécue.

À vous de me le dire…