POINGS, DE PAULINE PEYRADE

Mais quelle pièce ! La force de ce théâtre !!

Poings, c’est la pièce de théâtre contemporain que j’ai choisie pour mon défi #lisezdutheatre (sur Instagram) de février sur le.s thème.s “Amour vs Honneur”. Je ne suis pas sûre qu’elle corresponde totalement au thème à vrai dire. Ici, on ne parle pas d’amour mais de possession.

Il y a trois personnages dans la pièce de Pauline Peyrade : Toi, Moi et Lui. Toi et Moi sont une même jeune femme emprisonnée dans une relation avec Lui. Pauline Peyrade nous invite à expérimenter ce dédoublement intérieur, quand tout en nous nous crie de fuir et que pourtant on ne bouge pas.

Moi rencontre Lui pendant une rave. De Lui émane une force et une personnalité ensorcelante et effrayante. Il lui suffit de quelques secondes pour prendre Moi au piège d’une relation nocive, destructrice et violente. Lui fait ce qu’il veut de Moi. Au point que Moi ne se reconnaît plus, se dédouble, devient Toi et Moi.

Toi est emprisonnée dans cette relation. Toi s’exécute quand Lui demande – a-t-elle le choix. Toi est en train de se noyer, de se perdre, quand Moi résiste encore en son for intérieur.

C’est une pièce bouleversante et violente. Une pièce qui vous prend aux tripes.

J’avais déjà écouté cette pièce, lue sur scène. Et je peux vous dire que c’est l’une des rares pièces de théâtre qui ait su littéralement me liquéfier. D’ailleurs, j’avais apprécié la nudité de cette lecture. L’absence totale de mise en scène me semble, pour le coup, mettre plus encore le texte en valeur. Une grande partie de la pièce se déroule dans l’esprit de Toi/Moi, il n’y a pas besoin d’image pour ça. Fermez les yeux et entrez dans son esprit.

Dans la première partie, et grâce à la partition présente en annexe*, je me suis sentie comme en un tourbillon, à bout de souffle, embarquée avec Toi/Moi, même contre ma volonté. Je ne pouvais pas me défendre contre ces mots, ce rythme.

J’avais peur de l’écriture en partition, moi qui ne suis pas du tout musicienne. Mais la partition est tout à fait lisible pour un.e amateur.ice. Et quand bien même vous n’auriez, comme moi, aucune notion des bpm (battements par minutes), le rythme vient naturellement à la lecture.

“Tu voudrais crier mais rien ne sort. Comme si tu ne voulais pas qu’il s’en aille. Comme si tu ne voulais pas qu’on vous dérange.”